Parler de la
confiance au sein des systèmes éducatifs des différents pays demanderait de le
faire un à un tant ce sujet varie dans le temps et est lié à la culture locale,
à des questions politiques, philosophiques, historiques et très souvent
religieuses. Ce qui va de soi ici, là est inenvisageable ; ce qui était
vrai hier ne l’est plus nécessairement aujourd’hui. Voyons donc ce qu’il en est
en nous limitant au système éducatif de l’Hexagone tel qu’il fonctionne
actuellement.
Ce domaine est vaste et complexe. Ses acteurs, ses strates, ses partenaires et ses
parties prenantes sont nombreux, tous concernés par des questions de confiance,
mais pas de la même façon comme nous allons le voir.
Rien ne vaut un exemple
Le mot confiance est
un mot-valise qui dissimule de nombreuses questions taboues. Sur un tel sujet auquel
on se réfère beaucoup, rien ne vaut de commencer par un exemple pour indiquer
ce que l’on entend par là.
Je pense à une
pièce d’anthologie de la littérature administrative, une lettre signée du
ministre Christian Beullac, adressée il y a près de 40 ans à tous les recteurs,
mais en fait rédigée par son directeur de cabinet, Maurice Niveau. Il le fit d’une
traite, je crois à la suite d’une réunion des recteurs, en s’isolant dans une
brasserie pour être au calme. Une fois la rédaction achevée et revenu au
ministère, il la mit sur le bureau du ministre qui aussitôt la signa. Entre
eux, la confiance régnait.
Ce texte court et
clair est magnifique. Il exprime une philosophie humaniste de l’action et de la
responsabilité. Voulant en citer des extraits dans l’un de mes livres, je ne savais
pas quelles parties sacrifier car tout se tenait et méritait d’être conservé,
ce que je fis en plaçant son intégralité dans une annexe.
Une phrase du
ministre aux recteurs frappa particulièrement les esprits et les marque encore ;
on la voit souvent reprise : « je n’attends pas de vous que vous
obéissiez mais que vous réussissiez, car l’esprit doit toujours l’emporter sur
la lettre ».
Quelques années
plus tard, Maurice Niveau devenu recteur de l’académie de Lyon me recruta, d’abord
comme chef de la MAFPEN de Lyon puis, trois ans après, comme chef du projet
d’IUFM. Lorsqu’à la fin de notre première rencontre je crus honnête de lui dire
que j’étais membre actif d’une organisation syndicale, le SGEN pour ne pas la
nommer, il me dit aussitôt : « cela ne me regarde pas ». Je
compris le message : nous sommes entre adultes responsables et je vous
fais confiance.
Sans qu’il ait
besoin de le dire explicitement, ses collaborateurs savaient qu’il leur faisait
confiance ; mais, bien sûr, jusqu’à quel point ? J’eus l’occasion de
l’apprécier. À la suite d’un grave problème posé par mes services et qui plaçait
le recteur dans une situation délicate, je vins lui remettre ma lettre de
démission. Il la lut puis la balaya du revers de la main en me disant :
« je suis le responsable, donc « je » me suis trompé ;
voyons la suite ». Quelle splendide leçon de management ! Pouvais-je
ne pas essayer, à mon tour, d’en faire autant avec mes collaborateurs ?
Qu’avons-nous de mieux que la confiance à mettre dans le moteur de nos
organisations publiques ?
Entre le ministre et les recteurs
Entre le ministre
et les recteurs, a priori, la
confiance va de soi. Le ministre a choisi ou confirmé « ses »
recteurs et peut chaque semaine mettre fin à leurs fonctions. Donc tant qu’ils demeurent
en place, en principe, ces derniers peuvent considérer qu’ils ont la confiance du
ministre. Dans l’autre sens, règne la confiance de chaque recteur envers celui
ou celle qui l’a fait nommer par le conseil des ministres ou qui l’a maintenu à
son poste.
Bien sûr, rien
n’est aussi simple puisqu’il s’agit de relations humaines. En réunion de
recteurs, j’ai vu un ministre qui se sentait tellement peu en confiance qu’il
avait lu pendant 20 minutes, sans s’en écarter d’un mot, le texte qui lui avait
été préparé et qui, aussitôt après, était parti pour ne pas avoir à prendre la
parole en réponse à des questions. Quel modèle de management dans la méfiance !
Dans l’autre sens,
la confiance est telle que certains recteurs, toujours les mêmes, à chaque
réunion, devant une annonce ministérielle se croient obligés de dire au
ministre que c’est une très bonne idée, que dans leur académie ils le font depuis
déjà longtemps, que cela marche bien et qu’ils s’apprêtent même à le faire
encore plus. Je me suis toujours demandé dans quelle mesure ces attitudes
infantiles, dignes d’élèves de l’école primaire, inspiraient de la confiance
aux ministres. C’est peut-être tout simplement un jeu de rôles bien écrit dont
la confiance est exclue.
Entre le ministre et le terrain
La confiance entre
un ministre et les acteurs sur le terrain est de toute première importance. Confiance
dans un sens et dans l’autre. Pourtant, depuis plusieurs décennies, on n’en
trouve guère de traces effectives autres que rhétoriques, ni du ministre envers
les acteurs du terrain, ni dans l’autre sens, bien au contraire même.
D’une façon ou
d’une autre, avec plus ou moins de force dans leurs propos, beaucoup de
ministres affirment haut et fort leur confiance envers les enseignants et les
cadres de proximité. Malheureusement, ils le font à travers des attitudes
paradoxales : les propos encourageants qu’ils tiennent sont aussitôt
contredits par la posture fortement normative de leur technostructure. Il n’est
que de voir l’abondante publication de circulaires sur tous les sujets les uns
après les autres (il faut bien faire plaisir à chacun des bureaux !), circulaires
très longues, entrant dans le moindre détail, comme s’il fallait guider pas à
pas des enseignants pourtant formés à Bac+5 au contact de la recherche. À quoi
bon les recruter à haut niveau ? Ferait-on cela pour un ingénieur ou un
avocat ? Est-ce ainsi que doit s’exprimer la confiance ?
Le milieu
pédagogique prend ces éléments comme autant d’insidieuses mesures de contrôle
qui n’assument pas leur nom. Elles transpirent la méfiance (voire parfois le
mépris) de bureaucrates de l’administration centrale fort éloignés de la
réalité d’une classe, mais qui néanmoins croient tout savoir. Au moins, ils ont
confiance en eux ; et lorsque c’est annoncé, c’est fait ! On
voit là le maladif syndrome français du pouvoir central.
De leur côté, les
enseignants font peu confiance à leur ministre quel qu’il soit. Son
appartenance politique ne joue guère : avant tout il est le Ministre. Lors
de sa nomination, la confiance qui lui est éventuellement accordée par certains
vient d’une adhésion à ses valeurs et à sa personnalité. Jouent aussi les
qualités supposées de la personne lorsqu’il est déjà connu du milieu
pédagogique. S’il l’est un peu comme Luc Ferry, Xavier Darcos ou Vincent
Peillon, tout ce qu’il fit antérieurement sera examiné à la loupe, critiqué et
porté à son discrédit, indépendamment de ses actions en tant que ministre. S’il
ne l’est pas, ce fut le cas pour René Monory ou Claude Allègre, sa légitimé
sera immédiatement contestée et ses actions n’y feront rien : le jugement
initial prononcé par les enseignants restera figé quoi qu’il fasse.
Le milieu
pédagogique est encouragé en ce sens par ses syndicats qui se veulent résolument
critique envers le ministre, c’est leur culture. Pour tenir dans le temps, le
ministre a deux attitudes possibles : soit ne rien toucher d’essentiel
comme le fit pendant de longs mois François Bayrou (et alors l’hypocrite jeu de
rôles fonctionne), soit pratiquer le déminage permanent, Jack Lang avait ce
talent.
On est donc très
loin du registre de la confiance ! Cela peut-il changer ? La
confiance peut-elle s’établir de façon nette, visible, durable et sincère dans
les deux sens ?
L’employeur-recruteur et l’université formatrice
Je ne reviendrai
pas ici sur le sujet du précédent billet. J’avais insisté sur la confiance nécessaire
dans les deux sens entre l’employeur-recruteur et l’université-formatrice si
l’on veut que la formation des enseignants puisse se faire dans de bonnes conditions.
Or, nous en sommes très éloignés.
Des évolutions
sont annoncées. Pourront-elles atténuer la méfiance fortement présente et lui
substituer une confiance bien nécessaire ? Les simples discours incantatoires
des uns et des autres ne suffiront pas.
Les crises de confiance des cadres intermédiaires
Les ministres ne
devraient pas l’ignorer : les cadres intermédiaires sont des
fonctionnaires loyaux envers l’État qu’ils représentent sur le terrain et donc,
en particulier, envers leur ministre, même lorsqu’ils ne partagent pas ses
convictions politiques ou désapprouvent ses décisions, ou lorsqu’ils ont le
sentiment d’être ignorés comme ce fut le cas avec Vincent Peillon. Depuis
quatre décennies, à plusieurs reprises, ils ont évité l’effondrement du système.
Dans les moments de crise les ministres découvrent leur importance et
soudainement, comme l’on dit, ils en rajoutent dans leurs propos, mais trop
tard, le mal est fait. Les cadres meurtris ne sont pas dupes et attendent désabusés
le prochain ministre.
Depuis longtemps, dans
un sens comme dans l’autre, entre les ministres et les chefs d’établissements
secondaires, la confiance n’est pas au rendez-vous. Parfois, parler de crise,
n’est pas excessif. Cette défiance s’accentue lorsque les chefs d’établissement
constatent que dans l’entourage proche du ministre, très peu de ses conseillers
ont la « culture de l’établissement » et que ceux qui l’ont ne sont
pas dans le premier cercle.
La majorité des
DASEN sont dans le même état d’esprit, même s’ils sont plus portés par la
« culture de la circulaire » et parfois même par la méfiance
institutionnelle envers les acteurs de terrain qui le leur rendent bien.
Si des recteurs, que
je ne veux pas nommer ici mais nous les connaissons tous, savent établir des relations
de confiance appropriées envers les chefs d’établissement, peu d’entre eux, faute
d’expérience, savent réellement le faire, si tant est qu’ils en aient
l’intention. Il peut même arriver que ce soit leur dernier souci !
Dans le sens hiérarchique
descendant, la confiance requiert de celui qui occupe le sommet de la pyramide
académique d’importantes qualités d’observation et surtout d’écoute, ce que les
chefs d’établissement repèrent vite et commentent d’abondance entre eux à
travers leurs réseaux.
Pour les recteurs,
tout repose sur la conception qu’ils ont de leur rôle. Elle peut les pousser
soit à se complaire dans un dirigisme forcené en s’appuyant sur les DASEN et d’autres
collaborateurs, soit à préférer une pratique humaniste du management public,
comme je le vis faire par Maurice Niveau et quelques autres par la suite, mais
qui m’ont plutôt semblé minoritaires.
Il est facile de
comprendre que ces attitudes du « sommet » ont d’importantes
conséquences sur celles d’un chef d’établissement vis-à-vis des professeurs ou
d’un inspecteur primaire vis-à-vis des écoles et enseignants de sa
circonscription.
Enfin, en termes
d’impact sur le terrain, les propos et les lettres des ministres aux
enseignants sont totalement tributaires de ce système où règne la méfiance.
Comment
transformer ces obstacles potentiels en des leviers ? Faire confiance à la
confiance ? Il n’est pas interdit de rêver !
Les professeurs et leurs élèves
Les professeurs ne
sont pas le bout de la chaîne car elle se poursuit avec les élèves et leurs
parents, sans oublier les partenaires de l’école.
Dans les deux
sens, la relation de confiance qui existe entre un enseignant et ses élèves est
singulière et sans témoin. Certes, dans le second degré, le chef
d’établissement en reçoit chaque jour par différents canaux de nombreux échos
indirects, très variés, mais que peut-il en faire ? Et les passages très épisodiques
des inspecteurs n’apportent rien sur ce registre ; de toute façon, à quoi
cela servirait-il ?
Entre un
enseignant et ses élèves, la confiance est une lente construction. Le statut du
professeur (agrégé ou certifié) et son ancienneté jouent moins que la
réputation qu’il s’est construite d’année en année. Elle est fragile, bien
connue en dehors de l’établissement et la moindre maladresse peut la détruire
pour longtemps ; elle est alors très longue à rétablir.
La relation entre
les enseignants et leurs élèves se distingue des relations hiérarchiques
professionnelles, elle est d’une autre nature. Pourtant, dans un sens comme
dans l’autre, il se joue là quelque chose d’essentiel qui relève de la
confiance, bien préférable à la méfiance systématique. Tout en étant
extrêmement singulière, autour de chaque enseignant, elle dépend d’autres
facteurs dont le climat de l’école ou de l’établissement, les rapports aux
autres enseignants, l’environnement de l’établissement, l’attitude des parents
d’élèves…
Dans les deux
sens, la confiance est un enjeu considérable.
Les relations avec les partenaires de l’établissement
Les relations
entre les enseignants et les partenaires de l’école ou de l’établissement souffrent,
en partie, des mêmes a priori, dans
un sens comme dans l’autre.
Parmi les
partenaires que sollicitent les enseignants, se trouvent le plus souvent d’autres
établissements scolaires, parfois étrangers, des associations locales, des
clubs sportifs, des compagnies de théâtre, des musiciens, des artisans... Les
enseignants en appellent aussi à des entreprises, souvent liées au numérique ou
encore à des sponsors dont les
intentions sont à long terme ; le domaine des nouvelles technologies se
prête à cela. Règne entre eux un mixte de confiance et de méfiance : si
l’on exclut la présence de cynisme de la part des uns ou des autres, sans un
minimum de confiance aucun accord réel sur un projet ne serait possible, alors que
dans les faits ils sont nombreux. Existe donc de la confiance a minima.
On est là sur le
registre des relations horizontales et de proximité, plus conformes au
fonctionnement quotidien des collectifs humains dans de multiples domaines. Dans
la réalité, aucune des parties prenantes ne peut imposer, seule, quelque chose
à l’autre et, a fortiori, aux autres ;
tout se discute et doit aboutir à un accord, ce qui est impossible lorsque la
confiance est absente.
Les relations
hiérarchiques verticales gagneraient à s’inspirer de ces pratiques : même
si elles ne sont pas exemplaires, des progrès seraient ainsi faits.
Les enseignants et les parents d’élèves
Il en va de même
entre les enseignants et les parents d’élèves, « laissés sur le
paillasson » nous disaient des collègues québécois, comme nous l’avons
rapporté dans un précédent billet. La confiance existe parfois, mais ce n’est
pas le modèle dominant ; le plus souvent, elle ressemble au mur que Trump
tente d’ériger entre les USA et le Mexique. N’a-t-on pas vu, lors de cette
rentrée, des enseignants écrire un livre sur les « parents
casse-couilles » ? Avec un tel titre, il suffit que 10% des
enseignants l’achètent pour que ce soit un formidable succès de librairie à bon
compte ! Il y a diverses formes de populisme et il frappe tous les milieux.
N’est-ce pas affligeant ? Cela est tellement présent que la MAIF a utilisé
ce thème pour une publicité, courant le risque d’être pris au premier degré, en
faisant apparaître non pas un mur mais des barbelés entre les parents d’élèves et
les enseignants.
De leur côté, les
parents d’élèves ont certainement des amabilités savoureuses à livrer sur les
classes, les enseignants et le milieu pédagogique, nul n’en doute, mais, en
général, ils utilisent peu ce mode d’expression, sauf avec Internet et les
réseaux sociaux qui encouragent tous les excès.
Ces relations où
la méfiance domine ne contribuent pas à valoriser l’image dans la société d’un
système éducatif que l’on pourrait espérer plus exemplaire sur le registre des
relations humaines.
Faire confiance à l’intelligence territoriale
En France le
traditionnel rapport entre le niveau central (gouvernement, Parlement,
technostructure) qui décide de tout et le terrain censé exécuter sans apporter la
moindre plus-value, par la simple application des directives à l’identique en
tous lieux et toutes circonstances, est digne des plus anciennes bureaucraties.
Et cela se fait avec l’appui permanent de la majorité des syndicats dont c’est
la culture, sauf de ceux, en petit nombre, qualifiés de réformistes.
J’ai peine à
croire que les plus hauts responsables du système éducatif ignorent la vanité
de cette façon de faire qui heurte le professionnalisme des enseignants les
plus impliqués : tous ne travaillent pas a minima ! Même si nous savons qu’une partie d’entre eux
vivent heureux d’être protégés de tout par des bureaucraties, l’une étatique et
l’autre syndicale et, qui plus est, sont aveugles comme toute bureaucratie.
Or sur le terrain,
je l’ai illustré dans un autre billet, se nouent de nombreuses relations
horizontales, coopératives, non hiérarchiques, qui savent, heureusement,
s’affranchir des cadres coercitifs. On discerne souvent de la confiance entre pairs
et partenaires de proximité autour d’un projet collectif. Faute de quoi de tels
projets ne seraient ni construits, ni exécutés.
On observe ainsi
le développement d’intelligence territoriale spécifique à chaque lieu, très
précieuse, et il n’y en a pas deux semblables. Chaque territoire a son histoire
singulière, sa culture, son économie locale, ses ressources humaines et
matérielles, etc.
Or, dans ces lieux
où se bâtissent des projets, la confiance envers le niveau central est
faible ; souvent même, la méfiance domine. On entend dénoncer un État qui
exigerait tout et n’aiderait en rien. Si le sommet ultime attend intellectuellement
peu du terrain, seulement de le voir exécuter ses injonctions, en retour le
terrain cherche plutôt à se protéger du sommet.
Le niveau
supérieur redoute l’intelligence territoriale qui se développe et dont il se
méfie beaucoup. Ne lui parlez surtout pas de territoires apprenants : ils
sortent des cadres bureaucratiques.
Seul un
considérable changement de culture professionnelle peut permettre de substituer
de la confiance à ces formes de méfiances généralisées qui paralysent l’action
collective de grande envergure.
Une nouvelle éthique professionnelle
Ces évolutions
souhaitables en appellent à une nouvelle éthique professionnelle, entreprise
d’autant plus difficile que, par essence, les bureaucraties ne font confiance qu’à
elles et que le milieu pédagogique est majoritairement constitué de
travailleurs libéraux indépendants ne rendant de comptes à personne.
La confiance est
seulement un appui à l’action collective, une condition nécessaire mais pas suffisante.
Elle exige un contexte global favorable et à créer ; mais pour faire
quoi ? Les résultats à atteindre sont de l’ordre des valeurs.
Faut-il désespérer ? Je ne le pense pas car il
existe, au sein de ce vaste système des îlots qui fonctionnent sur le mode coopératif, de la confiance partagée, et qui nous invitent ainsi à faire confiance à la
confiance pour l’étendre de proche en proche. Un jour viendra où …
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